Location bateau à La Rochelle · Gerard De Vries Lentsch — Goélette à Voile D'etais (1934)

En 1934, Edouard Gérardin, diplomate français en poste à Java, fait construire le Saint Christophe, sur plan Victor Brix, une goélette de course-croisière en acier, au chantier Gerard de Vries-Lentsch à Amsterdam. Nommé conseiller du gouvernement chérifien au Maroc il emmène la goélette d’Amsterdam à Casablanca, au cours d’un voyage inaugural de 14 jours, entièrement à la voile. Il fait une croisière d’un mois avec sa famille en Méditerranée, de Tanger à Barcelone, Baléares et Bandol. En 1936, avant sa prochaine nomination à Ottawa, Edouard Gérardin souhaite profiter des vacances pour emmener sa famille à Jérusalem sur le Saint Christophe. Alors qu’il convoie la goélette, avec toute sa famille à bord, de Rabat à Casablanca, pour la faire armer pour cette croisière, il essuie une forte tempête à la sortie de Rabat. Avec apparemment une avarie de gréement, le marin blessé, le moteur en panne, incapable de s’élever au vent de la cote, il passe la nuit seul à la barre à tirer des bords carrés avant d’être remorqué au petit matin. Quelques jours plus tard, il succombe seul dans son bureau d’un accident vasculaire, à 46 ans. Vendue, la goélette disparait de l’horizon familial avec seulement quelques vagues souvenirs, souvent contradictoires, qui font rêver des marins en herbes. A partir de 1936 la goélette change de propriétaire et de noms plusieurs fois. Elle deviendra célèbre sous le nom de Lumberjack avec Max Aitken, premier Lord Beaverbrook. Elle fait alors l’objet d’une transformation assez importante de sa superstructure et aménagements, mais le gréement reste le même. Elle sera ensuite rachetée par un armateur grec puis un armateur américain d’origine scandinave. Bernard Buffet, ami du propriétaire passera plusieurs étés à bord. En 2009, grâce à une lettre retrouvée d’Edouard Gérardin, un de ses petits fils retrouve la goélette en Grèce, plus ou moins abandonnée. Il la rachète avec l’aide de ses frères et sœurs. De 2019 à 2013, la goélette est complètement restaurée en Turquie. Le charme ancien de ce navire a été respecté, tout en le dotant de tout l'équipement de navigation moderne, pour faciliter les manœuvres; le treuil original étant remplacé par des winchs auto vireurs. Le petit moteur du début de 200kgs à pistons opposés, le modèle Peugeot Junkers, construit par la Société Lilloise de Moteur, parait peu puissant pour déhaler la coque de 45 tonnes, et doit être vraisemblablement réservé aux manœuvres de port…quand il consent à marcher. Les propriétaires successifs installeront des moteurs plus puissants pesant trois à cinq fois plus, enfonçant la poupe dans l’eau et sortant le bateau de ses lignes d’eau. Un moteur puissant et relativement léger est installé au centre de carène, déplaçant le rouf devant le grand mat pour retrouver les lignes d’eau conçues par l’architecte et un meilleur équilibre. Victor Brix est un architecte naval français, d’origine russe, très en vogue entre les deux guerres. Excellent barreur et régatier, ses bateaux se caractérisent par leur stabilité et équilibre sous voile, une bonne tenue de mer et bonne marche au près. Une largeur supérieure à la moyenne pour l’époque, un bouchain prononcé sous la flottaison et un tirant d’eau modéré, assurent une stabilité de forme aussi importante que la voilure, les deux moteurs du bateau pour Victor Brix. La goélette innove aussi avec un gréement marconi auto vireur et sans beaupré. Elle est conçue pour être manœuvrée par un équipage réduit. Lumberjack rencontre de beaux succès en course-croisière, dont la victoire en temps réel et en temps compensé dans la course Hamble -Le Havre en 1954, battant à cette occasion le record de l’épreuve établi par Bacchante deux ans plus tôt. “Les Anglais, partisans des grands tirants d’eau, avaient été surpris de ses performances, écrit Maurice Amiet. Lumberjack avait un tirant d’eau relativement faible, mais cela était compensé par sa grande stabilité de formes obtenue par une largeur généreuse et une très belle carène, avec des fonds puissants, caractéristique des créations de Victor Brix.” Basé sur les pontons du Musée Maritime de La Rochelle, le Saint Christophe est géré par une association: Les Amis de la Goélette Saint Christophe (AGSC) qui en a l'usage exclusif. L'AGSC propose le Saint Christophe à la location en dehors des périodes de régate classiques. Confortable, avec un comportement sur par gros temps, une vitesse moyenne élevée, à la voile et au moteur, les iles de la façade atlantiques et la Bretagne Sud sont a une journée de navigation. Les rias du Cap Finisterre sont à deux jours.